Dans sa conférence au Dance Forum 2024, l'anthropologue social Rohit Jain a proposé des suggestions théoriques et pratiques pour un « art de la solidarité » enraciné dans l'expérience et la lutte collectives. M. Jain, qui participe depuis des années à des mouvements antiracistes, associe la recherche, la culture, la politique et l'activisme pour s'interroger sur le rôle des arts dans la construction de la solidarité, de la justice et de relations inclusives.

Partant du constat que des concepts tels que la solidarité, la participation, la diversité et la lutte contre les discriminations ont également gagné en importance dans la culture suisse, l'anthropologue affirme qu'il ne s'agit pas seulement de questions politiques ou éthiques, mais aussi de questions profondément esthétiques. M. Jain est convaincu qu'en période de crise systémique, l'art doit inventer et façonner de nouvelles formes de relations. Pour Jain, cultiver un « art de la solidarité » signifie également considérer les lieux culturels comme des espaces accessibles et pluralistes dans lesquels il est possible de construire des alliances authentiques et de développer ensemble des formes de coexistence plus justes, plus vulnérables et en même temps plus résilientes.

Dans son exposé, M. Jain partage également ses expériences personnelles, notamment lors du festival « Laugh Up Stand Up ! » (Zurich, 2015), où l'humour a été utilisé comme outil de résistance et d'expression antiraciste. M. Jain travaille actuellement sur le « complexe Schwarzenbach », un projet de mémoire antiraciste impliquant des témoins, des artistes, des chercheurs·euses et des activistes dans la création d'espaces publics post-coloniaux et de communautés solidaires.

→ Lire la conférence