DES SALAIRES ÉQUITABLES POUR LE BALLET DE BÂLE

Dienstag 27.06.23
de: Cyril Tissot

La troupe de ballet du Théâtre de Bâle a exigé une « normalisation » de ses salaires. La compagnie s'est exprimée devant le public à l'occasion d'une première du ballet et a fait intervenir le syndicat Unia dans les négociations avec la direction du théâtre.

La troupe de ballet du Théâtre de Bâle a eu un échange avec la direction du théâtre au cours des derniers mois. Il s’agissait d’exiger une normalisation des salaires et une proposition de système salarial. Insatisfaite des résultats de l’échange, la compagnie a contacté le syndicat Unia. Le 10 mai, Unia a expliqué les raisons de ses revendications dans un communiqué de presse : « Il est incompréhensible et inacceptable que ces danseuses et danseurs hautement qualifiés reçoivent un salaire à peine supérieur au salaire minimal. Les salaires à Bâle sont nettement inférieurs aux salaires de référence nationaux et sont considérés comme humiliants et irrespectueux par les danseuses et danseurs. Il est temps que la direction du Théâtre traduise l'estime qu'elle porte à cet art et à ses interprètes en salaires équitables ».


Lors de la première du Ballet le 26.05 (la dernière première du Ballett Theater Basel sous la direction de Richard Wherlock, voir à ce sujet RICHARD WHERLOCK, LA FIN D’UNE ÈRE), l'ensemble a pris la parole pendant les saluts pour motiver ses revendications. Plusieurs journaux en ont parlé, notamment la BaslerZeitung, Bajour et le TagesAnzeiger. Une nouvelle rencontre a eu lieu, au cours de laquelle Unia a défendu sa revendication d'un accord salarial concret avec un salaire minimal de CHF 5300 : « Ainsi, les salaires correspondraient à ceux de Zurich et de Genève et la formation (depuis l'âge de 4 ans), l'entraînement, la performance et l'engagement des danseuses et danseurs seraient reconnus ».


Dans le TagesAnzeiger (30.05.2023), la direction du théâtre estime que le théâtre de Bâle, qui présente de l’opéra, de la danse et du théâtre dramatique, ne peut pas être comparé aux grands opéras comme Zurich et Genève : « Nous recevons environ 45 millions de francs de fonds publics. Avec les recettes, nous avons un budget total de 60 millions. L'Opéra de Zurich atteint 120 millions », explique le directeur Benedikt von Peter, qui ajoute que le cadre de référence pour le théâtre de Bâle est celui des théâtres de Saint-Gall, Lucerne et Berne.


Le 12 juin, le syndicat a annoncé sur son site web que la compagnie de ballet du Théâtre de Bâle avait atteint son objectif, surtout grâce à une évolution salariale systématique nouvellement introduite : « À partir d'août 2023, un salaire minimal de CHF 4500 sera appliqué aux débutants. À l'avenir, le salaire augmentera de CHF 150 par tranche de trois années d'expérience. Les danseurs recevront ainsi de CHF 100 à 600 de plus par mois. De plus, les danseuses et danseurs de la compagnie actuelle seront compensés rétroactivement par un forfait pour les derniers mois ».

Unia constate toutefois aussi que, « malgré tout, la profession de danseuse/danseur est une branche structurellement sous-payée et précaire ».